vendredi 7 fรฉvrier 2025

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Monsieur le Prรฉsident,

Vos propos appelant les Africains ร  exprimer leur gratitude envers la France pour le retrait de ses bases militaires soulรจvent de vives indignations. Permettez-moi de rappeler que la coopรฉration entre les nations repose sur le respect mutuel, et non sur des attentes de reconnaissance ou sur un discours paternaliste.

Historiquement, les relations entre l'Afrique et la France ont รฉtรฉ marquรฉes par des รฉpisodes douloureux, de l'esclavage ร  la colonisation, sans oublier le pillage des ressources et l'ingรฉrence dans les affaires souveraines de nos ร‰tats. Exiger un 'merci' dans ce contexte est non seulement inappropriรฉ, mais aussi profondรฉment humiliant pour les peuples africains qui se battent encore pour leur autonomie.

L’ingratitude que vous รฉvoquez semble oublier les contributions africaines aux guerres mondiales, les sacrifices des tirailleurs sรฉnรฉgalais, et l’apport constant des ressources africaines au dรฉveloppement de la France. Ces faits historiques appellent ร  une reconnaissance mutuelle, pas ร  une leรงon de morale.

Les Africains ne demandent pas de faveur ; ils rรฉclament le respect de leur souverainetรฉ. La dรฉcision de rรฉduire ou de supprimer la prรฉsence militaire รฉtrangรจre relรจve de notre droit lรฉgitime ร  choisir notre propre destin. Nous ne vous devons pas de gratitude pour la restitution de ce qui nous appartient.

Ce que nous attendons de la France aujourd’hui, ce n’est pas un discours condescendant, mais un partenariat รฉquitable, fondรฉ sur des principes de justice, de respect et d’รฉgalitรฉ. Si vous aspirez ร  un dialogue constructif avec l’Afrique, cela commence par reconnaรฎtre la dignitรฉ de ses peuples et leurs aspirations ร  l’autodรฉtermination.

Le temps est venu d’รฉcrire une nouvelle page dans nos relations, mais elle ne se construira que sur une base de respect mutuel, et non sur des attentes unilatรฉrales. L’Afrique ne rรฉclame rien d’autre que la reconnaissance de son droit ร  la souverainetรฉ et ร  l’autonomie.

Nous sommes ou pouvons etre des partenaires, pas des subordonnรฉs.

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