vendredi 7 fรฉvrier 2025

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Avant mรชme les indรฉpendances, le village de Ngor a commencรฉ ร  subir les effets de l’expansion urbaine et des projets hรดteliers. L’exemple emblรฉmatique est l’Hรดtel de Ngor, qui a servi de premiรจre barriรจre physique entre les habitants et leur propre littoral. Ce mur, au-delร  de son caractรจre concret, symbolise aussi la volontรฉ de rendre invisibles les autochtones et de transformer leur espace de vie en une zone de villรฉgiature exclusive.
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Les politiques de rรฉamรฉnagement des terres ont jouรฉ un rรดle clรฉ dans la marginalisation des populations lebous. Le remembrement des Almadies a contribuรฉ ร  restreindre l’expansion naturelle du village vers le sud-est. De mรชme, l’expropriation de terres sous le prรฉtexte du "domaine national" a รฉtรฉ une arme institutionnelle pour dรฉpossรฉder les Ngorois sans compensation รฉquitable.

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Dans les annรฉes 1960, pendant mon enfance, Ngor ne se limitait pas ร  son pรฉrimรจtre actuel. Son territoire s’รฉtendait au-delร  du phare des Mamelles, qui รฉtait alors appelรฉ "LampapeNgor". Cependant, la dรฉcentralisation forcรฉe et le dรฉcoupage administratif sous Senghor et Diouf ont eu pour effet de rรฉduire drastiquement la superficie de Ngor. Cette stratรฉgie, loin d’รชtre anodine, visait ร  diluer l’influence des Ngorois sur leur propre territoire.
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L’รจre Wade a marquรฉ un tournant encore plus brutal dans la dรฉpossession fonciรจre, avec des projets immobiliers agressifs et une politique de privatisation de l’espace public. Son mรฉpris pour la culture lebou et sa volontรฉ d’urbanisation effrรฉnรฉe ont accรฉlรฉrรฉ la destruction du tissu social et territorial de Ngor.

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Macky Sall s’est avรฉrรฉ รชtre l’un des acteurs les plus cyniques de cette tragรฉdie. Non seulement il refuse de rendre aux Ngorois les terres de l’aรฉroport aprรจs sa fermeture, mais il propose une "solution" encore plus perverse : l’extension de Ngor dans la mer. Cette initiative ne vise qu’ร  masquer la confiscation des terres et ร  dรฉplacer les autochtones hors du cadre urbain, les relรฉguant ร  des zones moins attractives comme Daga Kholba, loin de leurs racines et de leur histoire.

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Face ร  cette spoliation mรฉthodique, la rรฉsistance des Ngorois est impรฉrative. Il est temps de dรฉnoncer ces politiques de dรฉpossession et d’exiger la restitution des terres confisquรฉes, ainsi que la reconnaissance des droits ancestraux du peuple lebou sur Ngor.

Ce combat ne se limite pas ร  Ngor ; il s’inscrit dans une lutte plus large contre la marginalisation des peuples autochtones et contre la transformation des villes africaines en zones rรฉservรฉes aux รฉlites et aux intรฉrรชts รฉtrangers.

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