L’invitation invisible
On dit que tant que tu ne prends pas main pour me sortir du bol,
Je ne devrais pas comprendre que je ne suis pas invité.
Alors soit. Je ne devine pas.
Je ne quémande pas, je ne m’insinue pas,
Je ne traque pas les silences pour en faire des promesses,
Je ne suis pas l’ombre qui quémande une place dans ta lumière.
Pourquoi faudrait-il que j’interprète ce que tu n’as pas dit ?
Que je torde mes pensées dans le labyrinthe de tes non-dits,
Comme un pauvre fou qui cherche une clé dans une serrure absente ?
Pourquoi voudrais-tu que je devienne paranoïaque,
Que j’invente un rejet là où tu n’as pas daigné poser un mot ?
Tu ne m’invites pas ? Je ne viens pas.
Tu ne m’en parles pas ? Je ne veux pas savoir.
Et surtout, je ne vais pas quémander une place
Dans un espace où mon absence est une évidence.
Le monde est vaste, les âmes sont libres,
Et moi, je me tiens loin des illusions stériles.
Je veux rester tranquille, sans pollution,
Sans ce bruit de fond où l’on m’assigne une place floue,
Sans ce poison des suppositions qui gangrène les amitiés.
Ton interprétation n’est pas la mienne,
Ce que tu penses de moi est ton problème, pas le mien.
Moi, je suis ce que je suis, et c’est déjà immense.
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